Rares sont les personnes âgées à être pressées d’entrer en EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) ou toute autre résidence d’accueil pour senior. Maintenir le plus longtemps possible une personne âgée à son domicile, là où elle a ses habitudes, ses souvenirs, des voisins, des amis proches, peut-être même un espace extérieur est généralement préférable. Mais pour cela, il ne faut pas négliger l’un des risques majeurs : la dénutrition.
Dans cet article, nous vous livrons toutes les informations essentielles à connaître au sujet de la dénutrition des seniors et quelques conseils d’une diététicienne pour la prévenir.
#1. Qu’est-ce que la dénutrition ?
La dénutrition touche 3 millions de français (plus d’un million de personnes de plus de 70 ans). Selon l’HAS, la dénutrition peut se traduire par un déséquilibre entre les apports et les besoins de l’organisme. Ce déséquilibre entraîne des pertes tissulaires, notamment musculaires, qui peuvent avoir des conséquences fonctionnelles.
Quelle que soit la cause de la dénutrition, il s’agit d’un enjeu majeur puisqu’elle entraîne une perte d’autonomie et des risques de développer d’autres problèmes de santé comme une forte fatigue, des chutes, des fractures, des infections ou encore une hospitalisation.
Un manque de protéines dans l’alimentation, des apports alimentaires insuffisants peuvent entraîner une perte de poids importante et une dénutrition. Afin de rester en bonne santé, la personne âgée doit donc veiller à maintenir des apports en protéines suffisants et adaptés à ses besoins. Elle doit aussi garder une alimentation la plus diversifiée possible.
Si un nombre important de personnes âgées touchées par la dénutrition sont hébergées au sein d’une résidence d’accueil ou en milieu hospitalier, celles qui vivent toujours à leur domicile sont aussi à risque, notamment lorsqu’il y a peu de lien social.
💡 Le saviez-vous ?
Spécialement conçue pour les personnes âgées, l’aide-mémoire numérique LiNote permettra à votre proche d’organiser ses repas en autonomie. Grâce à son calendrier numérique, vous pourrez par exemple lui afficher les jours de la semaine où il lui est possible d’acheter des plats préparés à la boulangerie ou se faire livrer des repas à son domicile.
Et grâce aux messages de rappel, vous pourrez également lui rappeler de bien penser à manger, à se préparer une collation et à s’hydrater, à différents moments de la journée.
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#2. Quels sont les causes de la dénutrition chez les seniors ?
Parmi les causes de dénutrition les plus fréquentes, on retrouve :
- une baisse du pouvoir d’achat : avec la retraite, le pouvoir d’achat diminue. Ces derniers mois, l’inflation sur les produits alimentaires a pu accentuer les difficultés pour certaines personnes à s’approvisionner en produits alimentaires de qualité. La viande, le poisson ou encore certains produits frais sont souvent et de plus en plus délaissés car jugés comme étant trop chers.
- des problèmes dentaires et des difficultés à mastiquer : avec l’âge, des problèmes dentaires et des difficultés à mastiquer peuvent apparaître. Certains problèmes de déglutition peuvent aussi inciter les personnes âgées à se détourner de certains aliments. La viande, les aliments croquants, ou dont la texture n’est pas suffisamment tendre sont évincés.
- une perte d’appétit : l’ennui et la solitude peuvent conduire à une perte d’appétit. Même si les besoins corporels sont moins importants en raison d’une moindre activité physique, il est courant qu’ils ne soient pas comblés. Les besoins en protéines sont pourtant importants pour éviter la fonte musculaire.
- des troubles cognitifs : certaines maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou encore le syndrome Parkinsonien entraînent des symptômes qui peuvent augmenter le risque de développer une dénutrition (ex : oublier de se faire à manger).
- une perte d’autonomie : la personne âgée cuisine moins et mange donc moins. Une personne âgée qui n’a plus les capacités de cuisiner risque de s’alimenter de plats industriels comme des soupes, des boîtes de conserve ou des biscuits.
#3. Les conseils de Marie Cubizolles diététicienne à Nancy
Marie Cubizolles, diététicienne à Nancy, vous livre ici des solutions pour prévenir ou aider votre proche à sortir de la dénutrition :
- Veiller à ce que les repas soient mangés. Pour cela, vous pourrez surveiller les restes des repas de votre proche, les quantités consommées, etc. Les personnes qui côtoient votre proche au quotidien (ex : aides à domicile, famille, voisin) pourront aussi être vigilants afin de détecter rapidement les premiers signes : une perte d’appétit, des difficultés à s’alimenter seuls, des repas sautés, un poids en baisse,… Vous pouvez donc sensibiliser toutes les personnes venant faire des soins au domicile de votre proche à être vigilantes.
- Surveiller son hygiène dentaire et soigner les problèmes buccaux dentaires qui pourraient gêner la prise alimentaire.
- Adapter les textures en fonction de ses difficultés pour faciliter les prises alimentaires.
- Avoir recours à des repas livrés à domicile ou à des personnes venant chez lui pour cuisiner et aider au repas si besoin. Les services de portage de repas à domicile proposent le plus souvent des plats équilibrés et aux apports en protéines adaptés aux personnes âgées. De plus, les menus sont diversifiés et riches en saveurs, qualités importantes pour stimuler l’intérêt et le plaisir de manger. Un(e) auxiliaire de vie à domicile peut aussi venir cuisiner à domicile. Les repas pourront alors s’ajuster aux goûts de votre proche et sa présence permettra également de rompre la solitude.
- Multiplier les repas. Vous pourrez proposer à votre proche 3 repas principaux par jour + 3 collations. Des repas plus légers couplés à une prise alimentaire plus fréquente sont souhaitables. Le jeûne nocturne ne doit pas être trop long également. La multiplication des prises alimentaires permettra de réduire cette durée et d’améliorer la nutrition.
- Enrichir les plats pour maintenir un apport en protéines suffisant (ex : ajout d’un œuf, de jambon, de crème, de fromage dans les soupes, purées, cakes, et autres recettes).
- Varier les repas pour stimuler l’intérêt de votre proche. La perte de sensibilité gustative nécessite de diversifier les saveurs des plats pour qu’aucune lassitude ne s’installe dans la prise alimentaire.
- Partager un repas avec votre proche pour briser la solitude et développer son intérêt de manger. Papoter autour d’un bon repas ou d’une pâtisserie à l’heure du goûter permettront de réchauffer le cœur de votre proche tout en vous assurant qu’il se porte bien et qu’il se nourrit convenablement.
- Consulter une diététicienne. Une consultation diététique avec votre proche permettra de faire le point sur ses habitudes alimentaires et de recevoir des conseils en nutrition pour savoir comment optimiser et faciliter ses prises alimentaires. Le diététicien fait partie des professionnels de santé formés au diagnostic de la dénutrition. Il pourra mettre des solutions en place rapidement.
- Demander au médecin traitant de votre proche de lui prescrire des compléments nutritionnels oraux. Vous vous rendez compte que votre proche ne mange pas assez de façon générale ou trop peu de protéines (ex : la viande est souvent délaissée) ? Des compléments nutritionnels oraux pourront être pris en collation. Il est préférable d’agir dès les premiers signes de dénutrition afin de rétablir la situation au plus vite et ne pas entrer dans un cercle vicieux aux conséquences délétères.
💡 Bon à savoir
Des aides financières pourront peut-être être accordées à votre proche pour qu’il obtienne une assistance à domicile (aide à la cuisine, aux courses,…). N’hésitez pas à vous renseigner en consultant notre article à ce sujet !