Dénutrition personne agée alzheimer : tout ce qu’il faut savoir


Dénutrition personne agée Alzheimer 

1 : Un peu d’histoire
2 : Causes
3 : Solutions
4 : Accompagner mon proche


Votre proche est atteint de la maladie d’Alzheimer et vous remarquez qu’il ne mange plus comme avant ? 
Dans cet article, découvrez tous nos conseils pour éviter la dénutrition et l’accompagner au mieux au moment des repas. 

Un peu d’histoire

La dénutrition correspond à une perte de poids progressive en raison d’un manque de nourriture apportée à l’organisme. Elle se traduit généralement par une insuffisance en vitamines, en protéines ou en minéraux et est assez fréquente chez les personnes âgées, en particulier celles atteintes de la maladie d’Alzheimer. 

En 1907, le médecin allemand Aloïs Alzheimer fut l’un des premiers à identifier l’amaigrissement comme l’un des symptômes de la maladie. D’après ses observations, le poids de ses patients atteints de la maladie d’Alzheimer avait tendance à diminuer “lentement et régulièrement”. Par la suite, des chercheurs ont identifié que plus les troubles cognitifs des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer étaient sévères, plus leur risque de perdre du poids était important. 

Autrement dit, les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs présentent un plus grand risque de dénutrition que celles qui ne présentent pas de troubles cognitifs. 

💡 Bon à savoir : la perte de poids progressive des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer a souvent lieu avant l’apparition des premiers troubles cognitifs. D’après une étude, près de 50% des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer présenteraient une perte de poids supérieure à 5 kg avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie.  

S’il est important de surveiller l’alimentation d’une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer, c’est parce que les conséquences de la dénutrition peuvent avoir des répercussions importantes sur sa santé physique et mentale. La dénutrition peut être à l’origine de nombreux maux comme : 

  • un affaiblissement de l’immunité ; 
  • une augmentation du risque d’infection ; 
  • une récupération lente suite à une maladie ou à des blessures ; 
  • une fonte musculaire ; 
  • une apparition d’escarres ; 
  • une perte d’autonomie ; 
  • une baisse de moral, 
  • une dépression ; 
  • etc.

💡 Le saviez-vous ?
Spécialement conçue pour les personnes âgées, l’aide-mémoire numérique LiNote permettra d’accompagner votre proche au quotidien. Grâce aux messages de rappel, vous pourrez facilement lui rappeler de penser à se nourrir et à s’hydrater en votre absence et ce, à différents moments de la journée.
Découvrir LiNote

Dénutrition personne agée alzheimer : quelles sont les causes ?

Vous vous demandez pourquoi une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer présente de plus grands risques de souffrir de dénutrition ?

En voici les principales causes :  

  • les atteintes cérébrales : elles peuvent avoir tendance à augmenter les dépenses énergétiques et ainsi conduire à un risque progressif de dénutrition.
  • les pertes de mémoire : elles risquent d’entraîner des comportements boulimiques ou anorexiques. Par exemple, la personne âgée ne se souvient pas avoir mangé et remange une heure après son déjeuner. Au contraire, elle peut aussi croire qu’elle a déjà mangé et ainsi sauter plusieurs fois les repas. 
  • des déficits sensoriels : la maladie d’Alzheimer peut entraîner des déficits sensoriels encore plus marqués que dans le vieillissement normal et notamment des altérations de l’odorat et du goût. Ces déficits sensoriels peuvent être à l’origine d’une perte d’intérêt pour la nourriture. 
  • une diminution de la faim et de la sensation de satiété.
  • une baisse de l’attention : la personne âgée peut avoir des difficultés à se concentrer durant son repas et avoir d’importantes difficultés à identifier ses sensations de faim.
  • l’ennui ou un sentiment de solitude : ils peuvent être à l’origine d’un état dépressif et avoir un impact direct sur l’appétit.  
  • une agnosie : la personne âgée peut avoir des difficultés à reconnaître les aliments.
  • une apraxie, une baisse de la force musculaire ou des tremblements : ces soucis peuvent entraîner d’importantes difficultés à préparer un repas ou tout simplement à utiliser des couverts. 
  • une aphasie : la personne âgée peut avoir des difficultés à formuler ses besoins en matière de nutrition.
  • etc.

Toutefois, il faut savoir que la diminution de la prise alimentaire peut être plus ou moins régulée par certains facteurs comme : 

  • l’attrait du repas : la personne âgée sera plus attirée par des aliments qu’elle affectionne ;  
  • le niveau de dépendance de la personne âgée ; 
  • l’environnement (distractions, lieu calme et rangé, luminosité, …) ; 
  • et la présence d’une assistance ou non au cours des repas.

Dénutrition personne agée alzheimer : quelles solutions ? 

Voici quelques recommandations que vous pourrez mettre en place pour aider votre proche à s’alimenter et réduire son risque de dénutrition : 

  • faire les courses avec lui pour s’assurer que son alimentation est riche et diversifiée ; 
  • prévoir un accompagnement au moment des repas (soit par vous, soit par une auxiliaire de vie par exemple) ; 
  • privilégier les aliments mixés ou hachés pour éviter les fausses routes (surtout si votre proche souffre de troubles de la déglutition ou de la mastication) ou lui proposer le “manger mains” si votre proche a des difficultés à utiliser des couverts  ; 
  • enrichir les repas avec différents aliments comme des œufs, du fromage râpé, de la poudre de lait, de la crème fraîche et lui proposer des assaisonnements (herbes aromatiques, épices…) ; 
  • lui proposer une variété d’aliments à chaque repas car ses goûts vont avoir tendance à changer et qu’il risque d’en refuser certains. Comme les aliments sucrés sont souvent préférés à d’autres, vous pourrez privilégier les laitages (flans, mousses, crèmes, riz au lait…) afin que votre proche puisse également faire le plein en protéines  ; 
  • vérifier que son frigo ne contient pas de produits périmés
  • avoir recours à des compléments nutritionnels oraux vendus en pharmacie (ex : protéines, vitamines) ; 
  • peser votre proche régulièrement pour vérifier qu’il n’y a pas eu de perte de poids trop importante ; 
  • veiller à sa bonne hygiène bucco-dentaire car si elle est négligée, elle peut également favoriser l’apparition d’une dénutrition ; 
  • proposer à votre proche de faire une balade juste avant l’heure du repas afin de le mettre en appétit.  

💡 Bon à savoir : vous pourrez retrouver différentes idées d’aliments “manger mains” spécialement pensés pour répondre aux besoins des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer, sur la boutique en ligne Nutrisens

Ne pas oublier la sensation de plaisir 

Autre aspect essentiel pour prévenir la dénutrition chez une personne âgée : la notion de plaisir. Réel moteur de la consommation alimentaire, il ne faudra surtout pas négliger cet aspect. Malheureusement, le fait de ne proposer que des aliments nutritionnellement adaptés à votre proche ne garantira en rien sa consommation. Il sera donc essentiel de valoriser les moments de repas de votre proche en lui proposant des plats et des aliments qu’il apprécie. 

💡 Bon à savoir : si votre proche doit respecter un régime restrictif lié à certaines comorbidités (ex : diabète, cholestérol), nous vous invitons à solliciter des professionnels de santé pour connaître leurs recommandations. Bien souvent, les médecins font passer le risque de dénutrition avant les contraintes imposées par les régimes restrictifs. Autrement dit, ils préfèrent que les personnes âgées ne respectent pas toutes les contraintes imposées par ces régimes (ex : manger moins de produits sucrés), plutôt qu’elles ne se nourrissent plus suffisamment.

Ne pas négliger la présentation

Pour donner à votre proche l’envie de déguster un aliment ou un plat dont il a oublié la saveur, vous pourrez également apporter une attention particulière à sa présentation. Couleur, texture, aspect : n’hésitez pas à faire preuve de créativité pour que l’assiette préparée soit visuellement attirante !

Comme évoqué précédemment, la maladie d’Alzheimer est souvent à l’origine d’un certain nombre de déficits sensoriels. En plus du déclin de leurs capacités gustatives et olfactives, les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent donc présenter une diminution de leur acuité visuelle

L’usage de verres et d’assiettes aux couleurs contrastées pourrait donc être un bon moyen de pallier cette baisse d’acuité visuelle et d’augmenter la consommation alimentaire de votre proche. 

💡 Bon à savoir : la boutique en ligne Tous Ergo propose différentes aides techniques conçues pour inciter les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à s’alimenter. Par exemple, vous pourrez retrouver un kit de vaisselle qui contient une assiette à rebord, des couverts et un gobelet (tous en rouge) ainsi qu’un set jaune qui contraste bien avec le reste. Vous pourrez aussi y retrouver des gobelets ergonomiques, des verres anti-versement, des ouvre-bocaux, …  

Veiller à sa bonne hydratation

Parce que l’hydratation va de pair avec la nutrition, il faudra veiller à ce que votre proche ne soit pas déshydraté.  

Les signes de déshydratation sont parfois difficiles à observer mais nous vous invitons à être vigilant en cas de : 

  • bouche et/ou langue sèches
  • vertiges, malaises, étourdissements, désorientations
  • changements de comportement (fatigue, agitation, confusion…)
  • fièvre
  • urines foncées, en faible quantité et/ou malodorantes

Pour limiter le risque de déshydratation, vous pourrez proposer à votre proche : 

  • des boissons fraîches (ex : sirops, eau avec du citron, jus, smoothies,…)
  • des sorbets
  • mais aussi des infusions aux vertus diurétiques (ex : verveine, menthe,…)

Comment accompagner mon proche pendant ses repas ? 

Vous pouvez être disponible pour accompagner votre proche au moment des repas ? Voici quelques recommandations qui pourront peut-être vous aider à partager ce moment avec lui, en toute sérénité et sécurité. 

1. Entretenir un cadre de repas agréable 

Dans un premier temps, nous vous invitons à créer un cadre de repas agréable. Vous pourrez par exemple veiller à ce que l’environnement sonore soit adapté à la prise d’un repas. Si la télévision est allumée, nous vous invitons à l’éteindre afin d’encourager les échanges et la bonne compréhension entre vous et votre proche. Vous pourrez aussi faire en sorte que la température soit agréable et que l’éclairage soit doux pour ses yeux. Afin qu’il soit confortablement installé, vous pourrez également installer un ou plusieurs coussins sur sa chaise. 

Nous vous invitons également à prêter attention à l’hygiène de votre proche au moment de se mettre à table. Vous pourrez par exemple l’inviter à se laver les mains mais aussi vérifier que ses lunettes sont bien nettoyées pour l’aider à distinguer ce qu’il mange. 

Au moment de passer à table, il faudra toujours faire en sorte de respecter le rythme de mastication de votre proche. Pour l’aider et éviter les fausses routes, vous pourrez également lui proposer de faire des petites pauses et l’inviter à boire régulièrement. 

2. Simplifier ses manipulations

Pour faciliter les prises alimentaires de votre proche, vous pourrez lui préparer les différents aliments dans une grande assiette contrastée ou sur un plateau-repas. Vous pourrez aussi faire en sorte de lui éviter les manipulations en lui épluchant ses fruits ou encore en lui ouvrant les sachets, barquettes ou pots au préalable.

Par ailleurs, veillez bien à ce que son verre soit toujours rempli et n’hésitez pas à lui rappeler de boire régulièrement. 

3. L’encourager à s’alimenter dans la bienveillance   

Enfin, pour encourager votre proche à s’alimenter sans le brusquer, vous pourrez :

  • vous asseoir à ses côtés pour l’accompagner ou pour lui donner à manger directement ; 
  • protéger ses vêtements avec une serviette et/ou un bavoir ; 
  • prendre le temps de lui présenter les différents plats et aliments concoctés (mais seulement un plat à la fois pour éviter de le fatiguer) ;
  • veiller à ce qu’il utilise le bon couvert pour chaque plat (ex : fourchette pour le plat principal, cuillère pour le dessert, …).

💡 Bon à savoir : si votre proche a souvent tendance à se lever de table et à déambuler au cours des repas, n’hésitez pas à marcher à ses côtés en lui proposant des aliments faciles à manger (ex : crudités coupées en morceaux, fruits, morceaux de fromage, …). Le forcer à rester à table risquerait de l’agacer davantage et de lui faire redouter les autres repas.


A lire aussi…

Dénutrition personne agée alzheimer : tout ce qu’il faut savoir