Alzheimer traitement : tout ce qu’il faut savoir

Chaque année, plus de 7 millions de personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer. Dans cet article, découvrez toutes les informations à connaître concernant les traitements médicamenteux et naturels qui existent pour apaiser ses symptômes et ralentir son évolution. 

Avant de commencer votre lecture :
Nous vous rappelons que cet article a seulement vocation à vous fournir des informations concernant les différents traitements existants pour apaiser certains symptômes de la maladie d’Alzheimer. Il ne se substitue en aucun cas aux recommandations d’un médecin et ne représente pas une incitation à l’automédication.  D’ailleurs, nous vous rappelons que la première prescription d’un médicament contre l’Alzheimer doit toujours être effectuée par un médecin spécialiste : neurologue, psychiatre ou gériatre. 

Traitement Alzheimer : quelle efficacité ? 

Tout d’abord, il faut savoir que les traitements médicamenteux ne sont pas prescrits de façon automatique lorsque la maladie d’Alzheimer est diagnostiquée car leur efficacité est relativement limitée. On dit d’ailleurs que ces médicaments ont uniquement un effet “symptomatique” puisqu’ils ne permettent pas de guérir de la maladie mais seulement d’apaiser quelques symptômes. De plus, certains médicaments contre l’Alzheimer peuvent entraîner des effets secondaires graves ou avoir une interaction problématique avec d’autres traitements que peut prendre la personne âgée. 

Afin d’éviter l’apparition d’effets secondaires néfastes, le médecin spécialiste (psychiatre, neurologue, gériatre) qui accueillera votre proche pourra lui demander de passer quelques examens préalables comme un électrocardiogramme (ECG)

Il s’agit d’un examen de cardiologie qui permet d’explorer le fonctionnement du cœur afin de repérer d’éventuelles anomalies. Il est important que votre proche effectue ce type d’examen avant de commencer un traitement car il arrive que certains médicaments contre l’Alzheimer entraînent des troubles du rythme cardiaque. 

Comme les traitements médicamenteux ne permettent pas de guérir de la maladie d’Alzheimer, la Haute Autorité de Santé (HAS) préconise également à la personne âgée d’adopter des solutions plus naturelles (on parle de “thérapies non médicamenteuses”). Ces solutions peuvent l’aider à améliorer sa qualité de vie et à maintenir son autonomie le plus longtemps possible. Nous vous présenterons quelques exemples de solutions dans la deuxième partie de cet article. 

Traitement Alzheimer : médicaments pour les troubles cognitifs 

Certains médicaments prescrits dans le cadre de la maladie d’Alzheimer permettent d’apaiser quelques problèmes cognitifs et notamment les troubles de la mémoire. On peut distinguer deux types de médicaments : les anticholinestérasiques et les antiglutamates. Ces derniers seront forcément prescrits par un médecin spécialiste (gériatre ou neurologue, par exemple)

Les médicaments anticholinestérasiques 

Les anticholinestérasiques permettent d’apaiser les troubles mnésiques présents dans la maladie d’Alzheimer. Ils sont composés d’un neurotransmetteur qui joue un rôle fondamental dans la mémorisation : l’acétylcholine

Il faut savoir que chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, on constate toujours une carence en acétylcholine dans le cerveau. Ainsi, en rétablissant la concentration en acétylcholine à un niveau “normal”, ces médicaments contribuent à diminuer les troubles de la mémoire. 

Actuellement, 3 médicaments anticholinestérasiques sont commercialisés en France : 

Donépézil (Aricept)

Rivastigmine (Exelon)

Galantamine (Reminyl)

Généralement, ces médicaments sont prescrits à des dosages qui augmentent progressivement avec le temps. Ils existent sous forme orale (solution buvable, comprimés, gélules, …) ou sous forme de patchs (pour la Rivastigmine, seulement)

Les médicaments antiglutamates

Les antiglutamates permettent de réduire la quantité de glutamate au sein du cerveau. En effet, lorsqu’il est présent en quantité importante (comme c’est le cas dans la maladie d’Alzheimer), le glutamate a tendance à bloquer la transmission des informations d’un neurone à un autre et à provoquer des troubles cognitifs. 

Actuellement, un seul médicament antiglutamate est commercialisé en France : la

Mémantine (Ebixa)

La Mémantine existe sous forme de solution buvable ou de comprimés. Son dosage augmente progressivement avec le temps. 

En complément de ces 4 médicaments destinés à apaiser les troubles de la mémoire, vous pourrez aussi offrir l’aide-mémoire numérique LiNote à votre proche. Grâce à lui, il pourra bénéficier d’un agenda qui répertorie tous les événements prévus au cours de sa journée et recevoir des messages de rappels pour l’aider à ne plus rien oublier.

Traitement Alzheimer : médicaments pour les troubles de l’humeur et du comportement

Les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas uniquement soumises à des problèmes de mémoire. Dans certains cas, elles peuvent également souffrir de troubles de l’humeur ou du comportement comme de l’apathie (dépression), de l’agitation, de l’anxiété ou encore des hallucinations (rares)

Même si les antiglutamates et les anticholinestérasiques pourront apaiser certains de ces symptômes comportementaux, il pourra être utile de recourir à d’autres médicaments si les troubles deviennent vraiment gênants pour la personne âgée. 

Les médicaments pour apaiser l’anxiété

Certains tranquillisants (ex : Xanax, Lexomil) pourront aider la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer à apaiser ses symptômes anxieux. Cependant, ils devront être utilisés de façon ponctuelle, au risque de créer ou d’accentuer des symptômes dépressifs. 

Les médicaments pour apaiser la dépression

Si la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer souffre de symptômes dépressifs ou de troubles de l’humeur, elle pourra également se voir prescrire des antidépresseurs ou des anxiolytiques (ex : Séropram, Déroxat, Zoloft)

Les médicaments pour apaiser l’agitation et les hallucinations

Enfin, si la personne âgée souffre de symptômes comportementaux plus sévères comme de l’agitation, de l’agressivité ou encore des hallucinations, des neuroleptiques pourront peut-être lui être prescrits. 

💡 Bon à savoir
Comme les médicaments destinés à apaiser les troubles de l’humeur et du comportement peuvent entraîner des effets secondaires particulièrement néfastes et interférer de façon problématique avec les autres médicaments (les anticholinestérasiques et les antiglutamates), ils ne seront pas prescrits de manière automatique. En effet, les psychotropes et les neuroleptiques peuvent provoquer des troubles moteurs et aggraver le ralentissement des fonctions cognitives, dont la mémoire. 

De plus, si la personne âgée commence à adopter un comportement de plus en plus agité ou agressif, nous vous conseillons dans un premier temps d’essayer d’en comprendre les raisons : est-elle gênée par des effets secondaires liés à certains médicaments ? est-elle vexée par le comportement de l’un de ses proches ? se sent-elle rejetée ou isolée ?

Prix médicament Alzheimer 

Les médicaments contre l’Alzheimer ont un certain coût : entre 30 à 50 euros par mois environ. 

Pour les troubles cognitifs (les prix affichés sont à titre indicatif et peuvent varier selon la forme du médicament : solution buvable, gélules, comprimés, …)

  • Donépézil : entre 28 et 33 euros environ la boîte de 28 comprimés ; 
  • Rivastigmine : 39 euros environ la boîte de 30 patchs ; 
  • Galantamine : entre 23 et 26 euros environ la boîte de 30 gélules ; 
  • Mémantine : 19 euros environ la boîte de 56 comprimés. 

En ce qui concerne les médicaments destinés à apaiser certains troubles du comportement comme les tranquillisants, les anxiolytiques, ou encore les neuroleptiques (hors médicaments pour la mémoire) : ils devront être prescrits sur ordonnance par le médecin traitant de la personne âgée. La Sécurité Sociale remboursera 65% du prix du médicament prescrit

Traitement Alzheimer :
quel remboursement en 2022 ? 

Malheureusement, depuis 2018, le ministère de la santé a décidé de supprimer le remboursement des médicaments prescrits pour apaiser les troubles de la mémoire dans le cadre de la maladie d’Alzheimer. Désormais, la Sécurité sociale ne rembourse donc plus les anticholinestérasiques et les antiglutamates en raison de leur efficacité limitée et de leurs nombreux effets secondaires constatés. 

Vous souhaitez prendre connaissance de ces effets secondaires ?
Nous vous invitons à lire cet article

Alzheimer : traitement naturel 

En parallèle des médicaments prescrits contre la maladie d’Alzheimer, certaines solutions naturelles pourront également aider votre proche à améliorer sa qualité de vie et son bien-être au quotidien. 

La stimulation cognitive 

La stimulation cognitive est une approche pédagogique qui peut être proposée par différents thérapeutes (neuropsychologue, orthophoniste, ergothérapeute, …).  Elle vise à proposer des activités (comme des jeux et des exercices) à une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer afin de renforcer ses fonctions cognitives comme sa mémoire, son attention, sa concentration, son raisonnement, son langage, … 

💡 Bon à savoir
Les séances de stimulation cognitive peuvent s’effectuer de façon individuelle ou en groupe selon les besoins et les capacités de la personne âgée.

La pratique d’une activité physique

La pratique d’une activité physique (comme le tennis de table, la danse, le yoga ou encore la marche à pied) sera également nécessaire pour aider la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer à travailler son équilibre et à renforcer ses muscles et ses articulations tout en entretenant la santé de son cerveau. 

En effet, plusieurs études ont souligné que la pratique d’une activité physique permettait de stimuler l’hippocampe (une petite zone du cerveau très impliquée dans les processus de mémorisation) et de favoriser une bien meilleure connexion entre les neurones

De plus, la pratique d’une activité physique contribue également à faire baisser la pression artérielle. Lorsque la pression artérielle est trop élevée, le risque de faire des accidents vasculaires cérébraux (AVC) est important. Mais comme la pratique d’une activité physique contribue à la faire baisser, la personne âgée réduit ainsi son risque de développer une maladie neurocognitive.

Effectuée au sein d’une association ou d’un club, la pratique d’une activité physique permettra également à la personne âgée de faire de nouvelles rencontres, d’améliorer son bien-être (grâce à la sécrétion de neurotransmetteurs comme la dopamine et la sérotonine) et de préserver son fonctionnement moteur (moins de difficultés à réaliser certains gestes ou à se pencher car plus de souplesse, par exemple)

L’art-thérapie

L’art-thérapie est souvent présentée comme une forme de psychothérapie qui utilise la création artistique (comme la musique, le dessin, la peinture ou encore la sculpture). Elle permet à une personne âgée d’exprimer ses sentiments et d’extérioriser ses émotions refoulées tout en stimulant ses fonctions cognitives (mémoire, langage, attention, …), sans même s’en apercevoir. 

L’art-thérapie s’avère aussi très efficace pour aider une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer à apaiser son anxiété, à améliorer son moral et à retrouver une meilleure estime d’elle-même. Comme les activités proposées sont ludiques et créatives, elles contribuent aussi à améliorer la motricité manuelle et à raviver des souvenirs d’enfance. 

Une bonne hygiène de vie 

Afin d’aider votre proche atteint de la maladie d’Alzheimer à améliorer sa qualité de vie, vous pourrez également veiller à ce qu’il adopte une bonne hygiène au quotidien

Pour ralentir le vieillissement de son cerveau et réduire ses troubles anxieux, il faudra par exemple qu’il dorme suffisamment (au moins 7 heures par nuit). Une bonne nuit de sommeil permettra ainsi à son cerveau d’évacuer les déchets accumulés au fil de la journée. 

Il faudra également que votre proche mange sainement : les aliments particulièrement riches en antioxydants (comme les légumes verts et les fruits rouges) lui permettront de lutter contre la formation de radicaux libres, responsables de la détérioration des neurones. De leur côté, les aliments riches en oméga-3 (comme les noix, l’huile de lin, le saumon, la sardine) contribueront à favoriser le bon fonctionnement de son cerveau. 

Et pour lui éviter de se replier sur lui-même, vous pourrez veiller à ce que votre proche ait une vie sociale riche et des visites régulières. Vous pourrez par exemple l’inscrire au sein d’un club (ex : jeux de société), lui organiser des repas en famille et des promenades, lui proposer de participer à des sorties culturelles, lui faire passer du bon temps en compagnie d’animaux (chiens, chats), etc.

Si vous ne pouvez pas lui rendre visite aussi souvent que vous le souhaitez, vous pourrez également appeler votre proche en visio grâce à LiNote. De cette manière, vous pourrez vérifier qu’il va bien et discuter comme si vous étiez avec lui. 

La mise en place d’étiquetage 

Enfin, pour atténuer certains symptômes de votre proche, vous pourrez aussi apposer des étiquettes sur certains objets qui lui posent des difficultés. 

Vous pourrez par exemple coller des étiquettes : 

  • au niveau des portes pour indiquer la pièce qui se situe juste derrière (ex : toilettes, chambre, salle de bain), parfait pour l’aider à réduire ses troubles de l’orientation spatiale ; 
  • sur les tiroirs et les portes de placards pour l’aider à retrouver l’emplacement de certains objets du quotidien plus facilement ; 
  • sur certains produits (ex : lessive, produit vaisselle, shampoing, savon) pour lui rappeler leur utilisation et éviter les confusions ; 
  • et sur certains objets (ex : téléphone, télécommande, frigo).  

💡 Bon à savoir
Ces différentes solutions naturelles pourront tout à fait être adaptées à chaque stade de la maladie d’Alzheimer de votre proche, en fonction de ses capacités et de ses difficultés. 

Avancée recherche Alzheimer 2022

Un nouveau médicament Alzheimer en 2022 ?

En 2021, l’agence américaine du médicament évoquait l’espoir d’un nouveau traitement destiné à lutter contre la maladie d’Alzheimer : l’Aducanumab. Il s’agit d’un médicament qui fonctionne de la même manière qu’un vaccin. On parle de “biothérapie par anticorps” car l’anticorps administré a pour but de se fixer sur la protéine à l’origine de la formation des plaques amyloïdes

Cependant, ce traitement est particulièrement lourd et peut entraîner des effets secondaires assez graves comme des gonflements mais aussi des saignements. C’est pour cette raison qu’en Europe, l’Agence Européenne du médicament a refusé d’autoriser sa mise sur le marché. 

Qu’est-ce qu’une plaque amyloïde ?
Une plaque amyloïde correspond à un amas fibreux de protéines qui se forme autour des neurones chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elle entraîne ainsi une moins bonne connexion entre les cellules nerveuses et peut faire apparaître différents troubles cognitifs. 

Bientôt un vaccin Alzheimer ? 

Fin 2021, des chercheurs allemands et britanniques ont annoncé l’éventuelle mise au point d’un vaccin destiné à lutter contre la maladie d’Alzheimer et à prévenir son apparition. En effet, les premières études effectuées sur des souris malades auraient permis de :

  • réduire la formation de plaques amyloïdes au sein de leur cerveau ;
  • rétablir le bon fonctionnement de leurs neurones ; 
  • restaurer leur mémoire ;
  • et améliorer le métabolisme du glucose au sein de leur cerveau. 

Toutefois, même si ces premiers résultats s’avèrent très encourageants, le directeur scientifique adjoint de la Fondation Recherche Alzheimer Dr Genthon s’est exprimé avec prudence à ce sujet. Selon lui, les expériences passées ont montré qu’un produit pouvait tout à fait parvenir à traiter l’Alzheimer chez une souris mais qu’il pouvait à contrario s’avérer toxique ou inefficace chez l’homme. 

Par ailleurs, en parallèle de ces études, un essai clinique de phase 1 a été lancé à la même période dans le but de tester un vaccin nasal. Ce dernier aurait pour objectif de stimuler l’ensemble du système immunitaire de la personne âgée afin qu’il puisse lutter contre la formation des plaques amyloïdes. 


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