Garder une personne agée chez soi : salaire et formalités


Garder une personne agée chez soi

1 : En étant proche aidant 
2 : En devenant accueil familial


Découvrez notre guide complet sur les formalités à remplir pour garder une personne âgée chez soi ! Que vous soyez proche aidant ou que vous envisagiez de devenir accueillant familial pour personne âgée : nous vous livrons toutes les informations sur les conditions à respecter, le salaire… 


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Garder une personne agée chez soi
en étant proche aidant

Proche aidant : quel est son rôle ?

Le “proche aidant” est généralement un membre de la famille d’une personne âgée qui lui apporte son aide, de manière régulière. Sa présence permet à la personne âgée de pallier sa perte d’autonomie, lui évitant ainsi une éventuelle admission dans un établissement médicalisé comme un EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). Le proche aidant apporte également un véritable soutien psychologique au quotidien. 

Quelles sont les conditions pour garder un proche âgé chez soi ?

Il est tout à fait possible d’héberger un proche âgé en perte d’autonomie à titre gratuit ou onéreux et ce, que vous soyez détenteur ou non d’un agrément ou d’un contrat particulier. 

Toutefois, la loi précise le type de lien autorisé entre vous et la personne à héberger. En effet, la personne âgée ou handicapée doit être : 

  • votre conjoint (mariage, PACS ou concubin) ; 
  • votre descendant (enfants, petits-enfants…) ;
  • votre ascendant (parents, grands-parents…) ;
  • votre collatéral (frère, sœur, enfants de ces derniers, tantes, oncles, cousins, cousines…)
  • ou une personne habitant avec vous ou avec qui vous entretenez des liens étroits et stables (voisin, ami…). 

Enfin, la personne âgée doit résider en France de façon stable et régulière. 

💡 Bon à savoir : pour bénéficier du statut de proche aidant familial, le lien de parenté peut s’étendre jusqu’à 4 générations maximum.

Garder une personne agée chez soi : les aides financières

Héberger un proche en perte d’autonomie peut avoir des répercussions importantes sur votre vie quotidienne. Heureusement, des dispositifs existent pour soutenir les proches aidants. Voici donc les aides dont vous pourrez bénéficier si vous souhaitez garder une personne agée chez vous.

L’AJPA (Allocation Journalière du Proche Aidant)

Vous souhaitez diminuer ou quitter temporairement votre activité professionnelle pour prendre soin d’un proche vulnérable ? Dans ce cas, il est possible d’obtenir un revenu de substitution temporaire appelé AJPA (pour Allocation Journalière du Proche Aidant). 

Quelles sont les conditions à respecter ? 

Pour bénéficier de l’AJPA, vous devrez respecter les conditions suivantes : 

  • avoir le statut de : 
    • salarié du secteur public ou privé ; 
    • non salarié ; 
    • stagiaire de la formation professionnelle rémunérée ; 
    • chômeur indemnisé ;
    • vrp ou salarié du particulier employeur. 

  • ne pas bénéficier des indemnités suivantes : 
    • congés maternité, paternité et accueil de l’enfant ;
    • congé adoption ; 
    • interruption d’activité ou allocation de remplacement pour maternité ou paternité ; 
    • prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE de la Paje) ; 
    • complément et majoration de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ; 
    • allocation aux adultes handicapés (AAH) ;
    • allocation journalière de la présence parentale (AJPP) ; 
    • allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie (AJAP).

💡 Bon à savoir : si vous êtes salarié, vos périodes d’absence doivent s’inscrire dans le cadre d’un “congé proche aidant” accordé par votre employeur. Si vous avez le statut de chômeur indemnisé, les jours indemnisés grâce à l’AJPA seront déduits de votre indemnisation chômage. 

Garder une personne agée chez soi salaire avec l’AJPA

Le montant journalier de l’Allocation Journalière du Proche Aidant est de 64,54 euros brut (au 1er janvier 2024). Cependant, il faut savoir que la durée de son versement sera limitée à 66 jours sur l’ensemble de votre carrière. Le versement peut être divisé par demi-journée si besoin. 

💡 Bon à savoir : pour bénéficier de cette aide, la personne âgée que vous allez héberger doit avoir un taux d’incapacité d’au moins 80 % reconnu par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) ou une perte d’autonomie évaluée en GIR 1, GIR 2, GIR 3.

Quelles sont les démarches à faire ? 

Pour obtenir l’AJPA, vous devrez remplir un formulaire de demande de prestation et l’adresser à la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) ou à la MSA (Mutualité Sociale Agricole). 

Télécharger le formulaire de demande de prestation


L’aide au répit

Vous êtes proche aidant et la personne que vous souhaitez accueillir bénéficie de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) ? L’aide au répit est une allocation qui va vous permettre de vous reposer et de vous libérer du temps en vous permettant de financer : 

  • un accueil de jour ou de nuit pour votre proche vulnérable ;
  • un hébergement temporaire dans un établissement spécialisé ou chez un accueillant familial ;
  • une aide à domicile.

Quelles sont les conditions à respecter ? 

Pour bénéficier de cette aide, vous devez être reconnu comme étant “indispensable” pour la personne âgée. Autrement dit, vous devrez :

  • être le proche d’une personne âgée qui bénéficie de l’APA ; 
  • et/ou assurer une présence indispensable à la vie de votre proche ; 
  • et/ou ne pas pouvoir être remplacé par une autre personne de votre entourage. 

Garder une personne agée chez soi salaire avec l’aide au répit 

Pour financer des aides au répit, le montant de cette allocation est fixé à 540,23 euros maximum par an.  
Et si jamais vous êtes amené à être hospitalisé, sachez qu’une aide ponctuelle pourra vous être accordée dans les cas où personne d’autre ne pourrait vous remplacer auprès de la personne âgée. Le montant de cette aide pourra atteindre jusqu’à 1073,30 euros par hospitalisation et pourra servir à financer : 

  • une aide à domicile pour la personne âgée ; 
  • ou un hébergement temporaire dans un établissement spécialisé ou chez un accueillant familial. 

Quelles sont les démarches à faire ? 

L’obtention de l’aide au répit se fait au moment de déposer votre dossier de demande ou de renouvellement d’APA pour votre proche. À cette échéance, une équipe médico-sociale réalise une expertise à votre domicile. Cette expertise tient compte des besoins de la personne âgée et/ou handicapée, mais aussi ceux des proches aidants. C’est ensuite cette même équipe qui détermine si vous pouvez bénéficier ou non d’une aide au répit via une majoration. Vous n’avez donc pas de démarches supplémentaires à réaliser. 


Les aides fiscales

Les aidants qui prennent en charge durablement une personne âgée chez eux peuvent aussi bénéficier d’aides fiscales. 

Quelles sont les conditions à respecter ? 

Ces aides fiscales sont possibles si : 

  • Vous accueillez gracieusement chez vous un parent (père, mère ou beaux-parents) qui dispose de ressources insuffisantes. Dans ce cas, vous pourrez déduire au titre des pensions alimentaires, le montant correspondant à l’hébergement et aux frais de nourriture.
  • Vous hébergez gracieusement chez vous un proche de plus de 75 ans qui dispose de ressources insuffisantes, mais qui n’est pas l’un de vos parents. Dans cette situation, vous aurez la possibilité de déduire de vos revenus imposables, au titre des frais d’accueil, la somme correspondant aux avantages en nature (hébergement, frais de nourriture…).
  • Votre proche est titulaire d’une CMI invalidité, d’une ancienne carte d’invalidité ou de l’APA (avec une perte d’autonomie évaluée en GIR 1 ou en GIR 2). Dans cette situation, vous pourrez bénéficier d’une majoration de part pour le calcul de votre impôt sur les revenus. Attention : la personne âgée hébergée ne doit pas être votre conjoint, ni votre enfant. 

Quelles sont les démarches à faire ? 

Pour bénéficier d’une déduction fiscale, vous devrez reporter les différentes informations mentionnées ci-dessus lors de votre déclaration de revenus. 

💡 Bon à savoir : ces aides fiscales ne sont pas cumulables. Par conséquent, vous serez dans l’obligation de choisir entre la majoration du nombre de parts et la déduction des avantages en nature.

Garder une personne agée chez soi : salaire en tant qu’aide à domicile

Il est tout à fait possible d’être rémunéré pour l’aide apportée à un proche vulnérable. Si votre proche ne perçoit pas l’APA, il peut employer de son plein gré un membre de sa famille ou un proche en tant qu’aide à domicile.

Et si votre proche perçoit l’APA, il peut utiliser son allocation pour vous salarier et vous rémunérer. Dans ce cas, votre proche devra pouvoir justifier qu’il utilise ses versements conformément au plan d’aide prévu par l’APA (respect du nombre d’heures ou du type d’aide, par exemple).

Garder une personne agée chez soi salaire en tant qu’aide à domicile

Actuellement, la rémunération nette d’une auxiliaire de vie à temps plein se situe entre 1 250 et 1 560 euros par mois. Si vous le souhaitez, vous pourrez cumuler votre emploi d’aide à domicile avec une autre activité professionnelle. 

Si votre proche vous paye via son Allocation Personnalisée d’Autonomie, le montant que vous percevrez sera dépendant de son niveau de dépendance. À ce jour, voici les montants mensuels maximum versés selon les niveaux de GIR : 

  • GIR 1 : 1 914,04 euros par mois.
  • GIR 2 : 1 547,93 euros par mois.
  • GIR 3 : 1 118,61 euros par mois.
  • GIR 4 : 746,54 euros par mois.

Comment limiter le risque de litiges quand on héberge un proche chez soi ?

Il arrive parfois que les proches aidants rencontrent des litiges avec les autres membres de leur famille. Pour limiter ce risque, nous vous recommandons de mettre en place les actions suivantes : 

  • Signez un contrat avec la personne âgée accueillie en mentionnant les montants des remboursements perçus pour la prise en charge (frais, loyer ou salaire par exemple) et partagez-le avec les autres membres de votre famille. 
  • Privilégiez les paiements par virement bancaire permanent avec un montant égal chaque mois.
  • Gardez toutes les factures liées à votre proche afin de pouvoir justifier chaque dépense.
  • Si votre proche souffre de démence ou de pertes cognitives, vous pouvez demander une mise sous tutelle ou une curatelle.
  • Établissez un inventaire des biens personnels de votre proche (affaires amenées chez vous lors de son installation ou biens acquis durant son séjour).

💡 Bon à savoir : pour rédiger votre contrat d’accueil, vous pouvez vous inspirer du contrat type d’accueil national disponible sur Internet : www.famidac.fr

Garder une personne agée chez soi
en devenant accueillant familial 

Accueillant familial : quel est son rôle ?

L’accueillant familial est un professionnel qui héberge 1 à 3 personnes âgées et/ou en situation de handicap à son domicile. Rémunéré pour ses services, l’accueillant familial peut travailler seul ou bien exercer en couple. Au quotidien, le rôle de l’accueillant familial consiste à :

  • assurer des visites à la personne âgée (familles, visites médico-sociales….) ; 
  • garantir un hébergement propre, confortable et sécuritaire aux personnes âgés accueillies ; 
  • assurer leur autonomie (aide dans les gestes du quotidien, par exemple) ;
  • élaborer et rédiger leur projet individuel ;
  • rédiger et mettre à jour leur dossier ;
  • les accompagner, s’assurer de leur bien-être et leur apporter un soutien moral ;
  • leur offrir une présence permanente ; 
  • assurer leurs repas.

En fonction de chaque situation et de chaque profil, la durée de l’accueil peut être : 

  • temporaire ou séquentielle ;
  • à temps partiel, complet ou permanent.

💡 Bon à savoir : pour l’accueil d’un couple de personnes âgées, une dérogation peut être accordée par le conseil départemental. Dans ce cas, vous aurez la possibilité d’accueillir 4 pensionnaires au lieu de 3.

Quel est le salaire d un accueillant familial ?

Le salaire d’un accueillant familial se situe entre 1 500 et 1 800 euros bruts par mois et par personne accueillie au domicile (selon les derniers taux de 2020). Il faut savoir que cette somme correspond à l’addition du salaire net ainsi que les différentes indemnités liées aux conditions d’accueil, telles que : 

  • l’indemnité d’hébergement (équivalent au loyer) ;
  • l’indemnité de frais du quotidien (repas, hygiène…) ;
  • l’indemnité journalière liée au niveau de dépendance ou de handicap ;  
  • et l’indemnité de congés payés.

Vous serez directement rémunéré par la personne âgée si elle dispose de ressources financières suffisantes. Dans le cas contraire, c’est l’Aide Sociale qui prendra le relais pour vous rémunérer. 

💡 Bon à savoir : lorsqu’une personne âgée quitte le domicile de l’accueillant, ce dernier ne peut pas percevoir d’allocation chômage. 

Quelles sont les conditions et les formalités pour devenir accueillant familial ?

L’obtention d’un agrément est obligatoire pour devenir accueillant familial. Pour l’obtenir, il sera nécessaire de vous rendre auprès des services de votre département et de remplir plusieurs conditions que nous allons vous présenter.

Les conditions liées au logement 

Pour obtenir votre agrément, il vous sera nécessaire de justifier de bonnes conditions d’accueil. Pour cela, votre logement devra : 

  1. répondre aux critères de décence (être exempt de nuisibles et de parasites, par exemple) ; 
  2. être compatible avec l’âge et/ou le handicap des personnes hébergées ;
  3. disposer d’un accès libre aux pièces communes (comme le séjour ou le salon) ; 
  4. bénéficier d’une chambre de 9 m² minimum pour chaque personne âgée hébergée ou de 16 m² pour un couple. Chaque pièce devra également comporter une fenêtre donnant sur l’extérieur et se situer près des commodités d’hygiène (salle d’eau et toilettes).

Les conditions liées à l’accueillant

En devenant accueillant familial, vous vous engagez à assurer un accueil continu aux personnes âgées. Par conséquent, vous serez dans l’obligation de proposer, dans votre contrat d’accueil, des solutions de remplacement adaptées en cas d’absence (congés, maladie…). 

De plus, il vous sera nécessaire de suivre une formation délivrée par le département. Celle-ci vous permettra d’acquérir plusieurs notions, telles que : 

  • les gestes de secourisme ;
  • les missions et la place de l’accueillant familial ;
  • les actes de la vie quotidienne ;
  • les notions de diététique ;
  • les pathologies liées au handicap et/ou au grand âge ;
  • l’accompagnement de la personne âgée en fin de vie ;
  • les problèmes administratifs.

Enfin, vous devrez accepter qu’un suivi social et médico-social soit effectué pour chaque personne âgée hébergée à votre domicile. 

Comment s’effectue la demande d’agrément pour devenir accueillant familial ?

Étape 1 : l’envoi du dossier d’agrément

Dans un premier temps, vous devrez envoyer une lettre de demande par courrier recommandé avec avis de réception au conseil départemental de votre lieu de résidence. Dans votre courrier, vous préciserez les points suivants : 

  • les modalités d’accueil envisagées (accueil de jour ou de nuit, à temps complet ou partiel, temporaire ou séquentiel) ; 
  • et le nombre de personnes âgées que vous désirez accueillir chez vous.

Suite à la réception de votre courrier, vous recevrez un dossier à remplir comprenant un formulaire de demande d’agrément et la liste des pièces justificatives à fournir

Une fois votre dossier prêt, vous pourrez l’adresser au président du conseil départemental par courrier recommandé avec avis de réception. Vous aurez également la possibilité de le déposer directement sur place contre un récépissé. Les services du département disposent ensuite de 15 jours pour vous envoyer un accusé de réception ou vous réclamer d’éventuels documents manquants.

Étape 2 : l’instruction de votre dossier d’agrément

Suite à la réception de votre dossier, une ou plusieurs visites seront programmées à votre domicile. Elles permettront notamment aux services du département de rencontrer votre famille, de découvrir votre lieu de vie et de vérifier que vous ne faites pas l’objet d’une condamnation.

💡 Bon à savoir : le département dispose de 4 mois pour étudier votre dossier. Si vous ne recevez pas de réponse de leur part une fois ce délai passé, votre demande est considérée comme accordée.

Étape 3 : l’obtention ou le refus de votre agrément

En cas de décision favorable, vous recevrez votre agrément avec l’ensemble des informations suivantes : 

  • votre identité (nom, prénom et adresse) ; 
  • la date d’attribution et de fin de votre agrément ; 
  • le nombre de personnes que vous pouvez accueillir simultanément ; 
  • le mode d’accueil pour chaque pensionnaire ; 
  • la possibilité ou non d’accueillir des usagers bénéficiant de l’Aide sociale.

Ce document pourra aussi énoncer les points suivants : 

  • le nombre de contrats d’accueil maximum que vous pourrez mettre en œuvre (dans la limite de 8) ;
  • la répartition entre le nombre de personnes âgées et le nombre de personnes en situation de handicap ; 
  • les caractéristiques de chaque pensionnaire en termes d’autonomie et de handicap ; 
  • les modalités spécifiques concernant votre formation ainsi que le suivi et l’accompagnement des personnes hébergées.

💡 Bon à savoir : l’agrément est accordé pour une durée de 5 ans et est renouvelable.

En cas de refus, vous recevrez un document vous expliquant les motifs de cette décision. Pour effectuer une nouvelle demande d’agrément et devenir accueillant familial, vous devrez respecter un délai d’un an minimum.


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