Aménager le logement d’une personne à mobilité réduite (PMR)

Lorsque nos parents commencent à entrer dans l’âge, il arrive que leur logement ne soit plus du tout adapté à leurs besoins. Car même lorsqu’ils sont encore assez autonomes pour répondre seuls à leurs besoins quotidiens, des problématiques liées à l’âge et à la mobilité peuvent apparaitre. Quelques aménagements peuvent alors être nécessaires à leur maintien à domicile.

Sommaire de l’article
1 : Que veut dire « PMR » ?
2 : Aides financières

3 : Conseils pour adapter le logement

Que veut dire « PMR » ?

PMR signifie « Personne à Mobilité Réduite ». Cette notion large désigne les personnes, âgées ou non, chez qui ces problématiques de mobilité prennent une place importante. Lorsque c’est le cas, des aménagements particuliers de leur intérieur deviennent nécessaires. Notons que la notion de PMR regroupe des problèmes de mobilité provisoires ou durables, et dont l’origine peut être très variée : âge, pathologie, ou problèmes de taille par exemple.

PMR ne signifie pas handicap, et vice-versa

Une personne handicapée peut être (ou ne pas être !) une Personne à Mobilité Réduite, et inversement. Par exemple, une personne malvoyante ou une personne avec un handicap mental pourront être considérées comme souffrant de handicap. Pour autant, cela ne gênera pas, en soi, leur mobilité. D’un autre côté, certaines personnes pourront connaitre des problématiques de mobilité, sans pour autant souffrir d’un handicap. Ce sera par exemple le cas pour certaines personnes en surpoids, pour des personnes ayant subi des blessures ou des interventions chirurgicales, ou pour les personnes âgées en perte d’autonomie. Factuellement, les personnes qui se déplacent à l’aide de déambulateurs, de cannes ou de fauteuils roulants sont des personnes en situation de mobilité réduite.

La loi et les Personnes à Mobilité Réduite (PMR)

Depuis quelques années, des efforts sont faits sur la prise en charge et l’inclusion des Personnes à Mobilité Réduite. Le but est bien sûr de permettre à tous et à toutes un accès égal aux mêmes services et aux mêmes soins.

La loi du 11 février 2005 dite « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » impose que tous les établissements accueillant du public deviennent accessibles aux personnes dites PMR. Il s’agira par exemple de l’installation d’ascenseurs, ou de rampes d’accès aux entrées des établissements.

💡 En savoir plus
Si la question vous intéresse, n’hésitez pas à vous rendre sur la page consacrée à ce sujet sur le site www.handinorme.com

Aide financière pour l’aménagement d’un logement PMR

Les travaux d’aménagement du logement de vos parents réalisés pour faire face à leur perte de mobilité sont éligibles au crédit d’impôt.

Le crédit d’impôt permet de bénéficier d’un remboursement correspondant à 25% du montant des dépenses. Concrètement, cela signifie que si vos parents dépensent 1000 euros pour aménager leur logement, 250 euros pourront être déduits de leurs impôts sur le revenu. Dans le cas où ils ne payeraient pas d’impôts, ce montant leur sera reversé par virement bancaire ou par chèque de l’État.

Il faudra cependant que l’un de vos parents remplisse l’une des conditions suivantes pour être éligible à ce crédit d’impôt :

  • Qu’il soit titulaire d’une pension d’invalidité d’au moins 40%
  • Qu’il soit titulaire de la carte d’invalidité
  • Qu’il soit titulaire de la carte « Priorité pour personne handicapée »
  • Qu’il ait la carte de stationnement pour personnes handicapées ou mobilité inclusion
  • Qu’il souffre d’une perte d’autonomie retenue par l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA)

⚠️ Important : dans cet article nous n’avons pas listé l’ensemble des conditions d’attribution du crédit d’impôt.

Pour en savoir plus, vous pouvez retrouver :
– toutes les conditions d’attribution du crédit d’impôt sur www.impots.gouv.fr

– la liste des matériels soumis au crédit d’impôt sur www.legifrance.gouv.fr

Conseils pour adapter le logement d’un sénior en situation de mobilité réduite

Si vos parents connaissent des pertes d’autonomie importantes, il convient de réfléchir posément à l’aménagement de leur logement. Car il existe de multiples paramètres à prendre en compte et le plus petit oubli pourrait représenter un grand inconfort. Voici quelques conseils.

#1 : Aménager les WC et la salle de bains

Vous pourriez peut-être intégrer les WC dans la salle de bains de vos parents. De cette façon, ils auront éventuellement moins de déplacements à faire. Si les WC sont attenants à la salle de bains, cela pourra vous faire gagner de la place en supprimant une paroi. Sur l’aménagement de la salle de bains et le choix des WC, n’hésitez pas à vous reporter sur notre article « 10 choses à faire pour aménager une salle de bains pour senior ».

D’une manière générale, dans la salle de bains, 3 points devront retenir votre attention : 

  • La douche ou la baignoire ne devront pas comporter de rebords. Il faudra donc opter pour une douche de plain-pied, ou pour une baignoire à porte.
  • Le lavabo devra être assez bas. Il ne faudra pas qu’il soit à plus de 85 cm de hauteur. Par ailleurs, sous le lavabo, il faudra prévoir un espace d’une profondeur de 30 cm minimum sur une hauteur de 70 cm pour permettre un accès pour les personnes en fauteuil.
  • Les WC devront être à la bonne hauteur. S’ils sont destinés à un usage par une personne en fauteuil, leur hauteur devra être située entre 45 et 50 cm. Il faudra aussi prévoir un espace assez large sur le côté, entre les WC et le mur, pour le passage du fauteuil. 

Cependant, ces critères pourront varier en fonction du profil de la personne. Une personne âgée pourra au contraire préférer une cuvette plus haute que la moyenne, car cela lui permettra de ne pas avoir à trop se baisser.
D’une manière générale, il conviendra bien sûr de doter la salle de bains de barres d’appui et de bandes antidérapantes.

#2 : Pensez à libérer autant d’espace que possible entre les meubles

Dans un logement PMR les espaces entre les meubles devront être assez larges. Cela permettra à toute personne de passer, qu’elle se déplace en fauteuil, avec une canne, ou avec l’aide d’une autre personne.

Cette règle sera particulièrement importante à observer autour du lit et des WC, puisqu’ils pourront nécessiter un déplacement depuis un fauteuil, ou un changement de position particulier. La cuisine sera elle aussi un lieu d’aménagements spécifiques, surtout si vos parents ont encore le désir de cuisiner. Le but, c’est de faire en sorte de garder ce type de pièce très agréable et accessible, pour leur donner envie de continuer à se préparer de bons petits plats. 

Idéalement, il faudra prévoir entre 75 cm et 1,25 m entre les meubles de chaque pièce, ainsi que des portes de 90 cm. Des portes coulissantes leur offriront par ailleurs un confort supplémentaire.

#3 : Pensez à abaisser les meubles pour les personnes en fauteuil roulant

Si vos parents connaissent une perte de mobilité importante et qu’ils se déplacent en fauteuil roulant, il faudra absolument que la majorité des meubles (tables, plans de travail, lavabos) soient positionnés assez bas. Tous les équipements et objets nécessaires doivent être accessibles, et donc aucune surface ne devrait être au-dessus de 1,30 mètre maximum. 

#4 : Evitez les marches et rebords

Que vos parents se déplacent en fauteuil ou non, le fait de devoir enjamber des marches ou éviter des rebords leur sera inconfortable. 

Autant que faire se peut, essayer donc de supprimer les accès avec marches et rebords. Lorsque ce n’est pas possible, il faudra envisager une rampe d’accès, voire même un fauteuil monte-escaliers. Cela sera bien sûr valable pour toutes les pièces de la maison, mais aussi pour tous les accès jusqu’au logement.


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